Comme tous les jeudis de l’été, voici un nouvel épisode de notre périple en Nouvelle Zélande. Si tu as manqué les deux premiers épisodes, tu peux aller voir les redifs ici et là.
L’épisode dont je vais vous parler maintenant n’est pas vraiment drôle. Mais c’est arrivé, je ne peux donc pas ne pas en parler.
Nous arrivions à notre 4ème hôtel. Loulou voulait se connecter à Internet. Comme dans presque tous les hôtels de Nouvelle-Zélande, l’accès à Internet était payant. Autant dire que, même si c’était pas très cher (enfin tout est relatif, hein, 1$ pour 15 min ça va quand même pas chier loin), par principe ça m’emmerdait grave de payer pour Internet. Et puis les vacances, c’est aussi et avant tout un moment pour déconnecter.
La chambre de notre 4ème hôtel
Il a ronchonné un « ok » avant d’allumer la télé. So much pour se déconnecter… Bon, c’est en anglais, donc toujours un peu dépaysant !
Mais comme Loulou comprend pas bien l’anglais, là je l’entends me dire d’une voix un peu paniquée :
- Rooo putain, c’est quoi ce truc ? Viens voir, vite, il se passe quelque chose en Nouvelle Zélande, mais je sais pas quoi, je comprends pas…
Je me précipite afin de voir l’écran et d’écouter un peu ce qu’il se passait…
Un tremblement de terre. Il venait d’y avoir un tremblement de terre à Christchurch. Où nous nous trouvions trois jours plus tôt.
Là, dans notre tête, tout va très très vite. On se pose beaucoup de questions, on est un peu sous le choc. On pense bien entendu à toutes les personnes là-bas. Et puis, on voit toutes ces images défiler à la télé, sans vraiment croire que ce soit possible. Cela vient juste d’arriver, on ne connaît pas encore vraiment l’étendue des dégâts, aussi bien humains que matériels, même s’il est clair sur les images qu’une partie de la ville est détruite, effondrée sur elle-même.
Ma première réaction a été d’aller acheter du crédit pour nous connecter à Internet. Je sais ce que j’ai dit plus tôt, mais je tenais à envoyer un message pour rassurer la famille et les amis. Un email et un commentaire sur notre mur sur facebook, pour que le plus grand nombre de personnes aient l’info : « L'aventure continue, tout se passe bien pour nous. Nous avons quitte Christchurch il y a 3 jours et nous allons tres bien. On n'a pas souvent acces a Internet, mais on donnera d'autres news des qu'on pourra. »
Forcément, comme tout le monde n’a pas facebook, notamment les collègues, on a aussi reçu des textos et fuck le hors forfait, on a répondu pour rassurer tout le monde.
Parce qu’il était pas question de nous trouver à l’autre bout de la planète et de laisser tout le monde s’inquiéter pour nous en France.
Bien sûr, en France justement, l’info est arrivée bien après. Certains ont lu nos messages sans comprendre avant d’en entendre parler aux infos et de réaliser ce qu’il se passait.
Bien sûr, on est bien loin de ce qui est arrivé au Japon dix-sept jours plus tard, cependant les dégâts ont été considérables pour cette petite ville : presque 200 morts et entre 1500 et 2000 personnes blessées. Une ville détruite et des milliers de buildings et de maisons à démolir.
Il y a eu depuis plusieurs répliques dont la dernière date de juin. Autant dire que la reconstruction est lente et difficile, mais néanmoins nécessaire.
On peut s’estimer non pas heureux (qui le serait ?) mais chanceux. Oui, on a eu beaucoup de chance. Si nous avions conservé les dates initiales de notre voyage, nous aurions été sur place ce jour-là. Certainement en plein centre-ville. Si nous n’avions pas décidé de faire un road trip, nous nous serions peut-être trouvés sur place aussi. Et qui sait si nous serions encore là aujourd’hui pour en parler. Ca fait beaucoup de « si », mais OUI, on a eu beaucoup de chance.
Ca nous a en quelque sorte rapprochés des Néo-Zélandais puisque nous en avons beaucoup parlé avec eux. Nous avons rencontré des personnes qui ont été touchées, de près ou de loin, par cette catastrophe.
Nous avons continué malgré tout notre périple, sans jamais cesser de penser à tous ceux qui auront été affectés par ce tremblement de terre. Comme on fait tous à chaque fois qu’il y a une nouvelle catastrophe quelque part dans le monde. On n’oublie pas. Mais la vie continue…
Ce n’est rien, mais je dédie aujourd’hui cet article à toutes les victimes de Christchurch.