Jeune provinciale débarquée à Paris, jeune mariée, jeune débutante dans le monde du travail, jeune écrivain talentueuse (mouais peut-être), mais surtout jeune fille comme il y en a tant d'autres, voici enfin mon espace pour déverser mes humeurs, non sans humour
Heure donnée pour le réveil : 8h (couchés à 21h30 la veille, je te rappelle), les papys et mamies que nous sommes sont frais et dispo pour cette première journée de ski.
Là-bas, dans le fond, je crois que c'est le Mont-Blanc. Mais j'suis pas sûre...
On s’habille, on se prépare. Loulou met ses beaux vêtements tout neufs.
[Mode ironie on] En effet, il est vrai qu’après 2 semaines entières de ski dans toute sa vie et comme c’est bien connu qu’on est blindés de thunes, il avait bien besoin d’une tenue toute neuve [Mode ironie off].
Il s’est fait offrir pour Noël la moitié d’une veste toute neuve, hors de prix et blanche (oui, parce que c’est pas salissant du tout le blanc…) (bah quoi, c’est la même couleur que la neige, qu’il me dit…) qu’il va porter une semaine par an, alors qu’il en a déjà une noire qui n’a pas deux ans. Youhou, v’là l’investissement !
Il s’est aussi fait offrir un casque, mais là c’est pour la sécurité, alors je dis rien. Et pour aller avec son casque bleu (rien à voir avec l’ONU, même si cette histoire de tenue toute neuve aura presque valu de déclencher une guerre entre nous), il lui fallait un nouveau pantalon. Bien sûr oui, parce que, comme tout le monde le sait, quand on va au ski c’est pour faire un défilé de mode. C’est tellement sexy les fringues de ski. Et puis si t’es pas assorti au ski, t’as pas le swag, quoi. Mouais…
Résultat des courses, avec son casque bleu, sa veste blanche et son pantalon bleu, il a juste l’air d’un schtroumpf et sa femme fait la gueule. Et avec la gopro vissée sur le casque, ça fait télétubbies. Je te mens pas, regarde :
Un schtroumpf
Et si on zoome un peu...
Un télétubbies, j'te dis !
On est prêts à partir… à 9h30. On fera mieux demain...
Départ du chalet. De la chaufferie, direct sur les pistes. Etant la plus nulle et la moins rapide (certaines choses ne changent pas), je m’élance dans les premiers pour prendre un peu d’avance.
Sauf que…
Au secooooouuuuuurs, c’est une bleuuuuuueeee, la piste du chalet !
Quand on sait comment je skie, autant dire que ça commence fort. Je te vois en train de te marrer derrière ton écran (pfff, une bleue, quelle chochotte), mais ne sois pas désagréable, hein, et commence pas à te moquer sinon t’as pas fini.
Tout en bas de cette première piste (ce fut laborieux, mais j’ai bien fini par arriver en bas) (et sans rouler-bouler), on arrive à une verte.
On va s’échauffer un peu et se remettre en selle sur une petite piste d’apprentissage verte. Je dis « on », mais bien évidemment, il n’y a que moi qui en ai besoin !
1er tire-fesses donc. Et… première chute, quand le tire-fesses s’arrête. Là, je me dis que je suis la seule andouille à chuter à l’arrêt sur le tire-fesses d’une piste d’apprentissage. Un copain, sans doute pour me remonter le moral, me dit que non, je ne suis pas la seule… il y a aussi… les petits de 4 ans. Oui, merci.
Mais quelques minutes plus tard, me voilà rassurée et je crie victoire quand je vois un adulte faire la même. Je sais, c’est moche.
Sur la piste, les moniteurs ont disposé des petits slaloms pour les enfants qui apprennent à skier ; il n’en faut pas plus pour m’amuser ! Mais on se moque pas, je te l’ai déjà dit plus haut. Le petit slalom me vaudra ma deuxième gamelle de la journée. Je crois que j’ai perdu l’équilibre en voulant tourner j’arrivais trop vite. C’est la seule explication.
Fin de la matinée et premier bilan : j’en peux plus (imaginer la voix de Josiane Balasko dans Les Bronzés Font du Ski), j’ai mal aux genoux et aux mollets (comme d’hab). Chaussures trop serrées sûrement. De retour au chalet je boîte ; la sortie de l’après-midi me paraît compromise. J’aurais pourtant bien tenté de skier de l’autre côté de la grande bleue (la piste de ce matin, hein, pas la mer).
Encore une fois, je suis maso persévérante : un massage et quelques étirements plus tard, je serre un peu moins mes chaussures et c’est reparti pour un tour.
On m’emmène faire quelques bleues en altitude. C’est bien sympa, moi qui ne suis jamais venue jusque là à cause de mon niveau merdique débutant. Je m’en sors pas si mal, je crois, finalement. Quelques « oh la la, oh la la la la », mais beaucoup moins que le matin et, tu me croiras ou pas, mais je commence à m’éclater.
Surtout quand je lis le nom des pistes très inspiré de la faune locale : le loup, le merle, le dahu.
Tu vois : Loup et Dahu, que des bêtes du coin
Mais, y avait aussi des animaux un peu plus... exotiques
Et puis en haut, on a une vue plutôt sympa, comment ne pas apprécier ?
Mais tant d’optimisme n’a pas empêché la bleue verglacée de bien me faire chier me donner quelques sueurs froides (haha) pour le retour au chalet.
Ce n’est qu’un mauvais moment à passer car, après l’effort, le réconfort : apéro/saucisson/jeu, comme tous les soirs. On joue à un jeu très drôle qui s’appelle Contrario et où par exemple quand on te dit « pinard à babines » il faut deviner « rouge à lèvres » ou encore « un morceau de bras dans l’eau » pour « une partie de jambes en l’air ». Que veux-tu, moi ça m’éclate d’imaginer Antoine en train de hurler « Récif, les dentistes ! » au lieu de… au lieu de quoi, oui ? T’as trouvé ?
Après le repas, l’une des filles annonce qu’elle monte se coucher. Ah oui, il est déjà dix heure moins le quart, s’exclame-t-on le plus sérieusement du monde dans l’assemblée.
Ca y est, c’est définitif, on est bel et bien devenus des vieux…